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Bilan démographique 2021 : pas de rebond des naissances et de la fécondité situées à des niveaux toujours bas  

Bilan démographique 2021 : pas de rebond des naissances et de la fécondité situées à des niveaux toujours bas  

Bilan démographique 2021 : pas de rebond des naissances et de la fécondité situées à des niveaux toujours bas

 

19/01/2022

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Le bilan démographique 2021, exposé le 18 janvier 2022, révèle un niveau des naissances et de la fécondité globalement aussi basses qu’en 2020 (738 000 naissances et 1,83 enfants par femme). L’Insee constate de fortes variations d’un mois à l’autre, qu’elle attribue notamment aux bouleversements du système de santé de la crise sanitaire. Sur l’année, l’Institut ne parle ainsi pas d’un rebond mais d’un maintien de la fécondité.

Ce bilan démographique de 2021 peut ainsi être vu comme celui de 10 ans de baisse des naissances, d’un effondrement de la fécondité, passée entre 2010 et 2020 de 2,029 enfants par femme à 1,834 en 2021.

Rappelons que, de 1994 à 2010, la fécondité n’avait quasiment pas cessé de progresser, et était restée voisine de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014. Les calculs à long terme du système de retraites et de santé comptaient d’ailleurs jusqu’à récemment sur ce qui était alors considéré comme un acquis : une fécondité proche du seuil de renouvellement de la population.

Il naissait 832 800 enfants en 2010 contre 738 000 aujourd’hui. Où sont passées ces 94 800 naissances disparues ? La principale cause est la baisse de la fécondité : si la population de 2021 avait eu la fécondité de 2010, il serait né cette année environ 75 000 bébés de plus. Soit l’équivalent de la population de La Rochelle.

Or, comme l’étude commandée par l’Unaf l’a révélé l’année dernière, l’idéal personnel du nombre d’enfants est assez constant dans le temps : 2,39 enfants en 2020 , soit autant que 10 ans plus tôt. Pour l’Unaf, les familles souhaitent des enfants mais n’ont pas forcément les moyens d’en avoir le nombre qu’elles souhaitent.

Ces 10 ans de baisse des naissances sont, selon l’Unaf, indissociables des coupes et rognages budgétaires continus qui ont miné la politique familiale durant des années. L’année 2021 semble cependant celle d’une certaine prise de conscience de ce lien entre politique familiale et fécondité :

  • Le Haut Commissariat au Plan l’a énoncé clairement : «  La politique familiale soutient la natalité  » et, pour expliquer les années de baisses passées, mentionne « l’impact direct des décisions prises ces dernières années en matière de politique familiale » dont « on peut affirmer que l’orientation générale n’a pas été celle d’un soutien à la natalité. »
  • Le Président de la République a évoqué, il y a une semaine, l’impact du système de garde essoufflé en France : « Aujourd’hui, ce système est à bout de souffle et c’est un problème social, c’est un problème à la fois pour la lutte contre la pauvreté et pour l’éducation de nos enfants, c’est un problème pour l’égalité femmes-hommes et c’est un problème pour la natalité française  »
  • Enfin, 2021 a vu se tenir la première Conférence des familles depuis en 15 ans.

L’Unaf espère ainsi être enfin entendue dans son appel pour rendre confiance aux familles qu’elle s’apprête à lancer dans le cadre des élections présidentielles et législatives 2022.

+ lien vers bilan démographique sur site Insee

+ lien vers dossier de presse sur l’étude Unaf / Kantar de l’année dernière.